vendredi 25 mars 2016

F. Albert Pfleger et les Frères Maristes en Hongrie pendant la Seconde Guerre Mondiale

Le Frère Albert a raconté lui-même les temps difficiles qu’il a vécus avec ses confrères à Budapest à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Vous trouverez ci-dessous des extraits du livre écrit par le F. Louis Hochet et publié en 2001.

Le 5 septembre 1928, en compagnie de Frère Victor-Marie (Ferdinand Fischer), Frère Albert arrive à Budapest où il doit fonder, diriger, enseigner : il s’agit d’un nouvel établissement scolaire dans la capitale hongroise ; son nom sera : Ecole Champagnat. Le gouvernement reconnaît l’école comme privée, mais sans subventions. Le Frère Ferdinand Fischer a pris la direction de l’école. Le Frère Pruscer, qui lui succède en 1939, achète des locaux et construit un internat.
Mais en septembre 1939, la guerre éclate. La Hongrie n’est pas encore belligérante et l’école fonctionne comme en temps de paix.

En 1942, les prisonniers français évadés d’Allemagne arrivent à Budapest. Leur nombre augmente car ils jouissent d’une entière liberté et l’Ecole Champagnat devient leur centre de ralliement. Parmi eux, deux Frères Maristes : Bernard Clerc et Jean-Baptiste Bonetbeltz qui réussit enfin sa septième évasion en provenance de Rawa-Russka. Dans un avenir proche, ils vont collaborer avec Frère Albert et ses cinq confrères hongrois. Frère Albert obtient la nationalité hongroise, car, Alsacien, il pourrait, en cas d’invasion, devenir citoyen allemand.



Les Frères Maristes de la communauté de Budapest, 
leur action en faveur des enfants juifs


La Hongrie est occupée par les nazis

La Hongrie, alliée du Reich, espérait récupérer les territoires perdus au traité de Trianon (04-06-1919) où elle avait dû céder les deux-tiers de sa superficie […]


dès 1941 (la Hongrie) devra envoyer des troupes sur le front russe où elle perdra 200.000 hommes. Horty, qui, en 1944, avait demandé l’armistice, est déporté en Allemagne qui envahit la Hongrie, le 19 mars 1944.


A la synagogue de Vichy le 8 janvier 1982. 
De gauche à droite : FF Bonetbeltz, Pfleger, Hegedüs, Pingiczer et Angyal."

L’occupant nazi arrive à Budapest et, sans tarder, met en place un gouvernement tout acquis à sa cause. Rapidement, les réfugiés politiques tchèques, polonais et autres sont arrêtés, et beaucoup exécutés sur place. Les prisonniers français se terrent. L’alimentation est rationnée. Dès le 5 avril, les Juifs doivent porter l’étoile jaune et sont parqués. 
Hommes et femmes valides sont envoyés en camps de travail d’où peu reviendront. Vieillards et enfants restent à Budapest, tandis que les enfants non-juifs se réfugient en province, parfois avec leur famille, pour éviter les bombardements qui s’intensifient sur les centres industriels de la capitale.


Les Frères sont trahis et emprisonnés

Mais il y a aussi les Alsaciens-Lorrains enrôlés de force dans la Wehrmacht et qui veulent déserter. Les Frères Bernard Clerc et Jean-Baptiste Bonetbeltz se débrouillent pour leur fournir des faux papiers, des vêtements et un abri sûr.

Trahison, arrestation : 19 décembre 1944

« Les huit religieux sont conduits en prison sous bonne garde. »

Avec un groupe de prisonniers, les Frères font neuvaine sur neuvaine pour sortir de ce guêpier. Le 3 février, ils en commencèrent une autre à Notre Dame de Lourdes. Le chapelet se terminait par cette invocation originale : 
"Notre Dame de Lourdes, envoyez-nous les Russes".
Le 11 février, anniversaire de la première apparition, ils sont libérés par les Russes.

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