mercredi 12 août 2020

ATD Quart Monde c'est quoi?

ATD Quart Monde ce sont des milliers de femmes et hommes qui luttent au quotidien partout dans le monde pour éradiquer la misère.

lundi 22 juin 2020

Prier avec confiance

Ne pas prier en se montrant pour se faire valoir aux yeux des autres

"Pour toi, quand tu veux prier, entre dans ta chambre, la plus retirée, verrouille ta porte et adresse ta prière à ton Père qui est là dans le secret. Et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra". (Mt 6, 6)

Ne pas prier en rabâchant, Dieu n'est pas sourd. Il ne dort pas

(se rappeler comment le prophète Elie sur le Mont Carmel)
"Quand vous priez, ne rabâchez pas comme les païens; ils s'imaginent que c'est à force de paroles qu'ils se feront exaucer." (Mt 6, 7) 

Votre Père sait ce don vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. (Mt 6, 8) 

La vraie prière vient du fond du coeur

Prier avec persévérance 
Comme la veuve qui veut absolument obtenir justice. Le juge auquel elle s'adresse ne veut rien savoir mais finit par céder

"Je vais lui rendre justice pour qu'elle ne vienne pas sans fin me casser la tête. (Luc 18, 1-8) 


Une prière communautaire

Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux. (Mt 18, 20)   

La certitude d'être exaucé

Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et cela vous arrivera. (Jn 15, 7)

Pourquoi prier et comment?


samedi 9 novembre 2019

Abus sexuels et cléricalisme

Faire la vérité
" Nous, jésuites, encourageons les victimes à témoigner " La Compagnie de Jésus en France a publié, mercredi 3 juillet [2019], un appel dans lequel elle encourage les victimes de jésuites à se faire connaître de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église et de sa propre cellule d’écoute.
Son provincial le père François Boëdec explique en quoi ces témoignages sont importants, pour les victimes, pour l’Église et pour la Compagnie elle-même. (Relevé dans la Revue Etudes, avril 2019, article de Hervé Legrand) 

On revient de loin
Dans l’Eglise, les laïcs ne semblent jouir que des droits revenant à des citoyens étrangers, résidents et protégés ; les clercs seuls y jouissent de la pleine citoyenneté. Ce code [le Code de droit canonique de 1917, en vigueur depuis 1983].
Ce Code ignore le peuple de Dieu en son unité, car il ne connaît que des laïcs subordonnés en tout aux clercs qui leur sont supérieurs jusque dans la mort. Ce Code est le reflet fidèle de l’ecclésiologie de l’époque, tel que saint Pie X l’expose dans une encyclique adressée à l’Eglise de France :
« L’Eglise est par essence une société inégale, c’est-à-dire comprenant deux catégories de personnes, les pasteurs et le troupeau […]. Ces catégories sont tellement distinctes entre elles que, dans le camp pastoral, seuls résident et le droit et l’autorité nécessaire pour diriger les membres de la société ; quant à la multitude, elle n’a d’autres droits que celui de se laisser conduire et, troupeau docile, de suivre ses pasteurs. » (Revue Etudes, avril 2019, article de Hervé Legrand,

« Sur le plan de la foi, l’évêque est docteur. Le dialogue entre l’évêque et les laïcs chrétiens est certes possible, mais le laïc ne peut qu’être enseigné, que recevoir. Il est pris en charge par la hiérarchie. C’est un signe de comportement adulte que d’accepter sa condition » ibidem. (citation de « Masses ouvrières, janvier 1960, p. 7) 

Une Eglise avec un visage non de grandeur et de domination
« Il y a cent ans (1905), en France, l'Église s'est insurgée parce que le pouvoir politique allait l'obliger à être pauvre. Et cela s'est transformé en bien pour elle. Aujourd'hui l'Église qui, à nouveau, sous l'influence de Jean-Paul II, se voulait maîtresse de vérité et de morale, dans son désir de briller aux yeux des hommes par le retour aux pompes et aux ors, se trouve humiliée parce que son vrai visage se trouve rendu public, bien malgré elle. 
Cette situation, ressentie comme une humiliation ou une attaque démoniaque, peut se transformer en réelle humilité et permettre à l'Église de donner au monde un visage non de grandeur et domination, mais le visage du Christ au Jourdain et sur le chemin de la Croix. »
 (https://baptises.fr/content/je-ne-demande-pas-a-leglise-detre-parfaite) 

 « Le scandale de la pédophilie dans l’Église n’est pas qu’une crise de plus.
« Cette fois, la crise est intérieure. L’Église n’est pas attaquée par un ennemi extérieur. C’est le cœur même du système qui est touché » écrit Christine Pedotti (p. 111).
Quel est ce système ? C’est celui que l’Église a mis en place lors de
la contre-réforme et qui repose sur la personne du prêtre. Ainsi « tout tient sur le clergé… Les trois grandes fonctions de l’Église sont concentrées entre les mains des seuls prêtres de façon totalement exclusive. Ce sont eux qui célèbrent le culte, eux qui ont le privilège de l’enseignement et de la prédication, eux encore qui disposent de l’autorité, qui décident et gouvernent. Célébrer, enseigner, gouverner ; tout est dans les mains d’une minorité, hommes et célibataires, distingués du reste du peuple… » (p. 112). "Qu’avez-vous fait de Jésus ? – Lettre à ceux par qui le scandale est arrivé"
Par Christine Pedotti (Éd. Albin Michel, 2019, 180 pages, 15€)

dimanche 22 septembre 2019

A propos de l'Europe (avant les élections européennes)

UTOPIE "Il n'y a pas si longtemps, l'utopie aurait pu se décliner ainsi: les voitures intelligentes roulent sans conducteur, la pauvreté régresse de façon spectaculaire dans le monde, plus de la moitié des humains sont connectés, l'Union européenne élargie est devenue l'une des plus grandes puissances mondiales, l'Afrique est en face de développement spectaculaire, la Chine est l'un des partenaires économiques majeurs des Occidentaux, pratiquement toute la planète se retrouve pour la protection des grands défis du XXIe siècle, à commencer par la lutte contre le réchauffement climatique, etc." Nicole Gnesotto, "L'Europe indispensable" CNRS Editions  

 CAUCHEMAR
"Le cauchemar de son côté aurait pu ressembler à cela: la Chine et les Etats-Unis optent pour la confrontation, l'Europe se désintègre, la violence terroriste et étatique, les classes moyennes occidentales s'appauvrissent, les régimes autoritaires mettent à mal la démocratie, y compris l'Europe, l'Amérique fustige le système multilatérale qu'elle avait elle-même mis en place dans l'immédiat après-guerre, la vie privée n'existe plus et les données personnelles sont devenues les vraies marchandises du commerce numérique, le réchauffement climatique devient sans contrôle et met à risque des millions d'individus dans le monde, etc." ib p.7) 


Chute de l’URSS Lorsque l’URSS communiste disparaît en 1991, lorsque l’Allemagne se réunifie et que toutes les anciennes possessions occupées par l’empire soviétique se libèrent pour rejoindre les démocraties et les institutions européennes, c’est un autre monde qui s’installe sur les décombres de la guerre froide : la petite Europe des 12, solidaire, chrétienne, riche et prospère, totalement déconnectée du monde sous le protectorat des Etats-Unis, cette petite Europe idéale disparaît. Définitivement. (ib p.8) 

CHINE Simultanément, à l’autre bout du monde, une même frénésie de changement affecte le monde communiste : la Chine s’ouvre au marché et adopte le système d’économie libérale occidental. (ib p.8) 

 UNION MONETAIRE 
Zone euro: « la crise internationale de 2008, puis celle des dettes publiques en Europe ont mis au jour les défauts de fabrication de l’union monétaire. Et notamment l’absence d’un budget européen commun en face de la monnaie unique, qui aurait permis d’organiser un développement harmonieux de la zone euro, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest. En outre les politiques budgétaires sont restées gérées au niveau national et elles ont également divergé car les pays n’ont pas respecté le ‘règlement intérieur’ du pacte de stabilité et de croissance. Les économies ont elles aussi vu se creuser de grands écarts de compétitivité, des coûts du travail, et de systèmes sociaux… » (Céline Schoen, dans LaCroix 9/5/19) 

 « La mondialisation
enrichit globalement le monde mais elle accroît les différentiels de richesse entre des gagnants et des perdants d’une part ; elle rapproche les individus, les réseaux, les modes de production et de consommation, autant qu’elle divise les Etats, oppose les références culturelles, exaspère les crispations identitaires, d’autre part. » Nicole Gnesotto, "L'Europe indispensable" CNRS Editions p.10)
« La peur de la paupérisation fait désormais partie intégrante du paysage politique européen, avec toutes les conséquences que l’on peut en déduire : nostalgie du passé et valorisation des nations, adhésion aux idéologies les plus radicales contre l’Europe, la mondialisation des élites, l’étranger, dénonciation de l’impuissance ou de la complicité d’une Union européenne oublieuse des peuples européens, etc. » (ib. p. 12) 
« elle (l’Europe) doit prendre en compte cette foule de citoyens que la mondialisation malmène, ou qui sont persuadés que leur destin est celui d’une paupérisation inévitable. » ib. p. 37 

 « La seconde contradiction 
est plus évidente car immédiatement visible : la mondialisation unifie la scène économique et financière, mais la mondialisation politique n’existe pas. Le marché est mondial, la politique est fragmentée. etc. » (ib. p. 12)  
« C’est cette absence d’unification politique par les marchés qui rend caducs tous les rêves de paix universelle et de conversion culturelle aux canons de l’Occident. » (ib. p 13)  
« C’est ce sentiment de vulnérabilité économique des classes moyennes, cette résistance identitaire face à face à la l’unification des modes de production et consommation qui suscite autant de volonté de reconquête des souverainetés. » (ib. p 14) (ib p.8)
« L’Europe ne s’est pas réformée, elle n’a pas compris d’ailleurs qu’il fallait se réformer très vite, et que la mondialisation galopante ne lui permettrait plus de fonctionner sereinement sur les mêmes bases. » ib. p. 36
« les citoyens découvrent soudainement que l’Europe de délivre plus la prospérité de naguère, tout comme l’OTAN a du mal à assurer la sécurité de tous. » ib. p. 36

Moyen Orient
 « Sans l’intervention américaine de 2003 contre l’Irak, déclenchée par George W. Bush et soutenue par le gouvernement de Tony Blair, le Moyen-Orient ne serait pas en effet dans l’état de décomposition qui le ravage aujourd’hui, pas plus que l’Iran ne serait devenue cette puissance qui inquiète. Daesh est né d’une crise politique en Irak et en Syrie et de la haine des islamistes intégristes contre l’Occident ? » (ib. p. 17) 

Les Européens et les Américains
« Les Européens ont sans aucun doute péché par excès d’optimisme à l’égard de la Russie post-soviétique. Par excès de suivisme à l’égard de leur allié américain. » (ib. p. 18) 
Le président Trump dénonce en effet le multilatéralisme sous toutes ses formes: retrait de la COOP21 sur la climat, critique de l’OMC avec blocage sur la nomination des juges de l’instance, sortie du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, retrait du traité de 2015 sur le nucléaire avec l’Iran, retrait du traité sur les Forces nucléaires intermédiaires (FNI). Ira-t-il jusqu’à mettre en cause l’OTAN?” ib. p. 40 
 “la construction d’une souveraineté européenne dans le monde ne peut se réduire à la seule dimension militaire. D’abord parce que beaucoup d’atteintes possibles à la sécurité des Européens ne sont pas des menaces militaires.” (exemples nombreux indiqués) ib. p. 40 

Immigration
« c’est l’étranger-musulman-assisté-social-accueilli-et-payé-par-l’Europe’ qui devient la cible privilégiée de la réaction souverainiste et identitaire. Et c’est l’Union européenne la coupable aux yeux de milliers d’Européens : coupable de l’ouverture des frontières économiques à la mondialisation et coupable de l’ouverture des frontières géographiques aux réfugiés et à toute la misère du monde. » ib. p. 18  
« Nous avons failli, collectivement, Etats membres et institutions européennes, dans la gestion des réfugiés. Nous avons failli également dans la prise ne compte des inégalités croissantes et des nouvelles vulnérabilités sociales qui accompagnent la mondialisation. Nous n’avons pas su voir, que sur la base d’une population européenne vieillissante et en diminution constante, périodiquement traumatisée par des violences terroristes imprévisibles, un duo infernal allait engendrer le pire des poisons : l’alliance entre l’austérité économique collective (les réformes structurelles) et le chacun pour soi politique (sur les réfugiés). ib. p. 43 

Démocratie
“Aurait-on jamais pensé, au début de la crise économique de 2008, que la démocratie pouvait être en danger en Europe? Evidemment non. A l’époque, juste avant la crise, l’euphorie était plutôt de mise […] Or, en une décénie, l’euphorie s’est renversée: la démocratie s’avère soluble dans la mondialisation et l’Union européenne, comme les Etats membres, ne sont pas des rocs intangibles.” ib. p. 42