lundi 8 août 2016

La génération du père Jacques Hamel

La génération du père Jacques Hamel

La génération du père Jacques Hamel est, à peu de choses près, celle du pape actuel. Elle a tenu avec une fidélité humble, traversant un long demi-siècle de bouleversements culturels et cultuels. À vue humaine, elle n’a pas toujours recueilli les fruits escomptés. Or, justement, on commence à discerner combien l’Esprit chemine. 
L’Église de multitude a fait place à une Église de convertis. La parole a été transmise, comme qui dirait, de grand-père à petit-fils. Au fond, au-delà des nombres et des modes, rien d’essentiel ne change jamais. Servir le pauvre ; aimer, pardonner, donner sa vie ; tomber et se relever ; se rassembler, prier et célébrer autour du corps et du sang livrés… le message du Christ demeure. Au quotidien comme dans les grandes circonstances, il reste aussi simple que difficile à suivre. Parfois jusqu’au martyre.

La génération « catho ++ »
Les JMJistes catéchisés par François à Cracovie prendront le relais de serviteurs entrés dans la joie de leur maître. À l’appel du pape François, ils jetteront des ponts et abattront les murs. Ils annonceront la bonne nouvelle de la miséricorde. Certains donneront leur vie.
Entre la génération « catho ++ » et les têtes vidées du djihadisme, en revanche, le fossé semble impossible à combler. Comment, dans un même pays, dans une même époque, une même culture, deux logiques à ce point opposées peuvent-elles œuvrer ? Cette double réalité, manifestée au même moment, a quelque chose de vertigineux. 
Mais en refusant l’idée d’une guerre des religions, ou même de dédouaner les catholiques de toute pulsion violente, le pape François, une nouvelle fois, a renvoyé chacun à une vérité en apparence discutable, difficile à admettre, mais universelle : l’attrait pour le mal fait partie de l’énigme humaine. 
Jean-Pierre DENIS dans LA VIE (4-11 août 2016)



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